De la rue Saint-Guillaume à la rue de Varenne : à la conquête de la présidence du Conseil.
Il y a soixante-dix ans, en 1946, naissait la IVe République dont André Siegfried, professeur à Sciences Po, écrivait qu’elle était née d’une passion mais guère dans l’enthousiasme.
Mal aimée de notre histoire avec ses 24 ministères, elle fut, pourtant, la première qui accueillit généreusement les Sciences Po au gouvernement. Si quelques figures de la IIIe République ont suivi ou donné des cours à Sciences Po, Alexandre Ribot, Joseph Caillaux et le premier chef du gouvernement issu de la rue Saint-Guillaume Pierre-Etienne Flandin, sous la IVe le phénomène prend de l’ampleur. Quatre présidents du Conseil sont sortis de l’Ecole Libre : René Pleven, Pierre Mendès France, Maurice Bourgès–Maunoury et enfin le prometteur Félix Gaillard. N’oublions pas ceux qui y enseignèrent comme René Mayer. Ce succès ne relève pas du hasard, l’économie devient une priorité politique dans la France de l’après-guerre et, plus que les avocats, les médecins ou les professeurs de la génération politique précédente, les Sciences Po paraissent posséder les compétences nécessaires.
Pascal Cauchy et Emmanuel Dreyfus (P 91), historiens.
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