Résultat : enquête auprès des membres du groupe ESS et stratégie
Depuis plusieurs mois, le bureau du Groupe ESS et EI réfléchit aux évolutions du groupe, dans un contexte de faible mobilisation autour des manifestations que nous avons organisées. Nous vous proposons ici un retour tout d’abord sur l’enquête que nous avons menée auprès de vous, puis de mettre en débat une organisation et des objectifs qui répondent à l’enquête.
L'enquête
Un grand merci d’abord à toutes celles et ceux qui ont pris de temps de répondre à cette enquête. Vos réponses sont très riches et motivantes. L’enquête a été menée par l’administration d’un questionnaire en ligne pendant l’été. Elle a été relancée deux fois par l'Association des Alumni juste avant l'été et pendant l'été ainsi que deux fois sur le groupe du groupe LinkedIn.
Elle a été adressée aux 3.106 membres du groupe ESS répertoriée dans l’annuaire et aux 283 membres du groupe ESS Sciences Po sur LinkedIn. 258 sont identifiés dans l’annuaire, 73 sont à jour de leur cotisation, 162 sont inscrits dans le groupe ESS. Il faudra avoir le courage de dire à ceux qui ne sont pas des Alumni que ce groupe est fermé.
102 réponses ont été reçues. 93 réponses sont exploitables, dont 62 sont fournies par des personnes adhérentes à l’Association.
Le taux de réponses :
- Le cercle le plus large est constitué par l’ensemble des membres répertoriés dans l’annuaire. Taux de réponse global : 3%, c’est extrêmement faible. Plus d’un tiers des répondants ne sont pas adhérents : c’est avant tout l’ESS qui les intéresse.
- Le deuxième cercle est constitué par les adhérents à jour de leur cotisation et ayant choisi le groupe ESS. Taux de réponse sur les adhérents à jour : 12%. Leur motivation semble majoritairement tournée vers l’association et Sciences Po.
- Le troisième cercle est composé des personnes qui appartiennent au groupe LinkedIn. Taux de réponse : 11%. L’appartenance à ce groupe n’est pas liée à l’adhésion aux Alumni mais suppose d’être diplômé de Sciences Po.
Ces deux derniers taux sont corrects pour une étude de cette nature.
Un cercle plus étroit est constitué par les membres de la Commission Opérationnelle (Com0p). Sur 17 membres, seuls 5 ont répondu au questionnaire. C’est un constat qui mérite réflexion. Les membres de la ComOp devraient constituer le fer de lance du groupe. A leur niveau, ils ont du mal à s’investir au sein de la ComOp dont les dernières réunions ont connu un succès très faible. Ses membres devaient en particulier être un relai vers les secteurs dans lesquels ils se trouvent : ce système a sans doute vécu.
L’échantillon est différent de ce que l’on observe dans l’annuaire : les associations et fondations sont surreprésentées. Les métiers de la banque et assurance mutualistes, qui représentent un gros quart des effectifs de l'annuaire ne sont pas représentés, non plus que les métiers du conseil. Les entreprises d’insertion sont quasiment absentes.
Les répondants se distinguent des présents dans l’annuaire, avec une population beaucoup moins internationale (française à 92%) et francilienne aux deux tiers, parisienne à 40% : l’échantillon des répondants ne correspond pas à notre population globale, dont seule un tiers se trouve en Ile-de-France.
La population des répondants est plutôt plus jeune, bien que les étudiants n’y soient quasiment pas représentés, non plus que les diplômés des Executive Masters.
Plus de 80% des répondants travaillent ou ont travaillé dans le secteur de l’ESS, près de 60% sont investis dans le monde de l’ESS en dehors de leur pratique professionnelle. Parmi les 20% n’ayant pas de lien professionnel avec l’ESS, seulement un quart a une activité personnelle dans ce domaine. 53% combinent pratiques personnelles et professionnelles : c’est notre noyau dur.
L’action sociale est le secteur professionnel qui vient très largement en tête, suivent l’éducation et la recherche, la santé.
Plus d’un tiers des répondants sont dans des structures de grande taille (plus de 100) et la moitié sont dans des fonctions de direction. Le niveau de responsabilité est élevé.
Les attentes
Tout d’abord, l’inscription dans le groupe ESS correspond au groupe dont les Alumni se sentaient le plus proche au moment de leur inscription au sein de l’Association.
En ce qui concerne les manifestations, 80% des répondants trouvent globalement les thèmes abordés intéressants, 85% sont satisfaits des intervenants.
Les manifestations traitant des questions de fond de l’ESS, de l’actualité, de l’approfondissement thématique, de l’échange d’expérience, viennent nettement en tête des satisfactions et avant les implications professionnelles ou personnelles qui pourraient découler des manifestations. Attention cependant au décalage entre adhérents et non adhérents : si la satisfaction sur l’actualité est identique, il y a un très fort décalage sur les échanges d’expérience ou l’approfondissement, les adhérents étant plus satisfaits de10 points.
Du point de vue de l’intérêt pour les manifestations, ce qui intéresse d’abord, c’est l’approfondissement des connaissances et des spécificités de notre secteur, à 83%, suivi par les activités de networking.
En revanche, la satisfaction sur l’atteinte des résultats est très relative, sans être négative.
Adhérents ou non, à plus de 75%, les répondants souhaitent que le groupe ESS soit porteur de valeurs et les défende dans le débat public. C’est un résultat inattendu au vu des discussions avec les uns et les autres, mais pas illogique. Si hommes et femmes souhaitent que le groupe soit porteur de valeurs, les femmes le sont nettement plus, à 82%. Reste à vérifier que nous partageons bien ce socle de valeurs pour les défendre dans le débat public. Satisfaction sur ce qui a été organisé.
En nombre, c’est la réponse « l’actualité et la découverte de l’ESS » qui arrive en premier du point de vue de la satisfaction sur cette activité. Mais si on ne considère que les personnes concernées par cette question, c’est le lien avec les autres activités Alumni qui arrivent en premier, avec un taux de satisfaction de 73%, ce qui est considérable. On vient aux Alumni pour le lien avec Sciences Po avant de venir pour un lien professionnel. On notera que le lien avec les autres groupes professionnels vient en troisième position, mais avec un taux de satisfaction inférieur de 10 points : nous avons, comme groupe ESS, de la marge pour tisser des liens avec d’autres groupes professionnels, c’est quelque chose qui est attendu.
L’actualité et la découverte de l’ESS vient ensuite : s’agissant du thème suscitant l’attente, c’est rassurant, mais on notera que cela ne concerne que 45 répondants. Sur l’approfondissement et les réflexions sur les thématiques spécifiques de l’ESS, le taux de satisfaction est élevé, à 64% (pour 43 répondants satisfaits) : en nombre, les éléments sont très proches, mais le taux de satisfaction est 10 points plus bas. Ce nombre est encore plus faible sur le networking, pourtant très attendu. C’est un point de vigilance.
Sur l’item le plus attendu par les répondants (actualité et découverte), on note de très fortes différences dans le taux de satisfaction si on croise par secteur d’activité. Il est important de maintenir un niveau de satisfaction relativement élevé pour le secteur de l’Action sociale, le plus nombreux. Mais peut-être faut-il faire en sorte que nos manifestations sur l’actualité et la découverte du secteur reflètent plus la diversité de l’ESS.
75% des répondants sont satisfaits des horaires auxquels les manifestations sont organisées, mais plus de 50% ne disposent pas du temps nécessaire pour participer. La très faible participation à nos manifestations ne semble pas renvoyer à des thématiques inadaptées, à des intervenants contestés, ce n’est pas non plus une question d’horaire : je ne participe pas parce que je n’ai pas le temps. Comment répondre à ce constat ? Est-ce que d’autres formats, à distance ou mixte, permettraient d’apporter une réponse à ce constat ? Certains commentaires ajoutent par ailleurs que pour les femmes ayant charge de famille, il est encore plus difficile de participer, notamment tôt le matin ou en fin de journée.
Le format de fin de journée, sous forme de table ronde ou d’apéro est plébiscité, sur un thème ponctuel et autour d’un acteur ou d’un intervenant reconnu.
Les dernières manifestations montrent cependant qu’il y a loin du souhait manifesté à la réalité de la présence à une manifestation. Lors de la venue du Délégué à l’ESS, Maxime Baduel, 30 personnes se sont inscrites, et ont payé pour leur participation. Nous étions 7 dont 3 membres du bureau.
Plus de 60% des répondants s’estiment correctement informés, c’est un point de vigilance, ce taux doit pouvoir augmenter.
Au total, plus de 75% des répondants estiment qu’il est probable qu’ils assistent à un évènement du groupe : le potentiel de participation est là, dans un univers, on le verra à travers les souhaits thématiques, très éclaté
Un vivier conséquent à explorer
Sur 93 répondants,30 sont prêts à s’investir pour organiser des manifestations en région ou à l’étranger : c’est un vivier sur lequel s’appuyer pour essayer de développer des actions hors de Paris. Mais avec quels moyens et quels appuis ?
30 (mais ce ne sont les mêmes qu’à la question précédente que pour la moitié) sont prêts à investir quelques heures par mois pour animer le groupe : c’est une ressource à identifier, il faudra reprendre contact avec eux.
Un tiers des répondants sont prêts à organiser des manifestations et à nous mettre en relation, là encore c’est un vivier à utiliser. Là encore, seulement la moitié des 30 qui répondent positivement ont répondu positivement également à la question 28, seriez-vous prêt à vous impliquer personnellement pour organiser des manifestations.
Les thématiques partagées dans les questions ouvertes
Les thématiques issues des questions diverses reflètent le morcellement de notre secteur. Les thématiques sont souvent très pratiques et en lien avec des activités professionnelles : travailler dans l’ESS, networking, y compris à l’étranger, écosystème et aide au montage de projet, financement, lucrativité mais aussi principes et valeurs, liens avec la politique, avec l’UE…
Quel développement pour le groupe ESS ?
À partir de ces éléments il est possible de déterminer une stratégie pour relancer ce groupe. Il faut sans doute partir de sa structuration.
Structuration
Le cœur, le noyau dur de ce groupe est constitué par son bureau. Aujourd'hui trois membres sont réellement actifs, deux personnes gravitent autour du bureau avec une implication moindre que par le passé. Pour la première il s'agit de prendre un peu de recul après avoir fondé ce groupe. Pour la seconde il s'agit d'un moment de sa vie professionnelle qui ne lui permet pas de s'investir comme elle le souhaiterait. La bonne nouvelle est que le bureau passe à 8 personnes en janvier 2025.
La Commission Opérationnelle (ComOp) comme son nom l’indique, est sensée être orientée vers la mise en œuvre. On constate que la plupart de ses membres ne peuvent pas s’investir comme ils le souhaiteraient. Mais ils sont intéressés par l'actualité du groupe et les comptes-rendus de réunion.
Partant de ce constat, la question de la suppression pure et simple de la ComOp se pose, à un moment où le groupe se mobilise peu dans son ensemble. Le risque de s’affaiblir encore plus en supprimant un groupe, certes peu actif mais intéressé, est important. Dès lors, la ComOp pourrait être renouvelée et ne se réunir qu’une fois tous les six mois afin d'échanger sur ce que le groupe met en place.
En ce qui concerne le bureau, il est enrichi de différentes personnalités, incarnant les différents secteurs de l’ESS et permettant de projeter une image plus large en mobilisant les secteurs des mutuelles et les coopératives en particulier. Il est ainsi constitué de la manière suivante :
- Président : Nicolas Catzaras (nicolas.catzaras@outlook.fr)
- Présidente d’honneur : Christine Damiguet
- Vice-Présidents : Céline Noguès (noguesceline@gmail.com) et Xavier Eydoux (cx.eydoux@wanadoo.fr)
- Victoria Darves-Bornoz (vdarvesbornoz@gmail.com)
- Marie-Hélène Mudès-Vilgrain (mh.mudesvilgrain@gmail.com)
- Xavier Querat-Hement (xavier.querat-hement@orange.fr )
- Olivier Palluault (olivier.palluault@ellyx.fr)
Il est possible qu’une ou deux personnes viennent encore compléter le bureau.
Nous publierons bientôt un agenda prévisionnel des réunions du bureau afin que vous soyez en mesure de nous saisir de questions que vous jugeriez intéressantes.
Plusieurs axes peuvent être travaillés à partir de ce dispositif
Tout d'abord, il est indispensable de travailler notre communication avec les Alumni. Elle est noyée dans de nombreux mails, elle ne ressort pas. Peut-être faut-il aller plus loin dans l’animation du groupe LinkedIn, en s’interrogeant sur son statut de relai de l’information globale mais aussi de mise en relation au sein du groupe ESS. La question, s’agissant d’un réseau gratuit, n’est pas simple à traiter si on veut l’articuler à l’adhésion à l’Association. Mais en même temps, les manifestations sont ouvertes aux non-adhérents moyennant une tarification différente.
Les thèmes choisis pour les manifestations et même l'horaire de ces manifestations ne font pas l'objet de critiques importantes. La faiblesse de la participation relève avant tout de la charge qui repose sur les membres de ce groupe. La question de l’originalité de ce que nous avons à offrir doit aussi être posée : qu’apportons-nous de plus que ceux que d’autres organisent, que ce que l’on trouve sur les réseaux sociaux et tout d’abord sur YouTube ? Sciences Po apporte une culture générale, une curiosité, une capacité d’interrogation, un lien avec le politique et un niveau exigeant de qualité: nous devons nous inscrire dans cette philosophie, et ne pas nous interdire de tester de nouveaux formats mixant présentiel et distanciel : par exemple l’accueil en présentiel de personnalités de premier plan interrogées par une dizaine de personnes ayant travaillé le sujet, dont des étudiants manifestation diffusée en direct puis sur les réseaux, avec un minimum de montage. Sciences Po réalise aujourd’hui de nombreuses videos de grande qualité, mais qui restent souvent professorales : c’est sans doute une façon de jouer de la complémentarité. Si nous en trouvons les moyens, nos manifestations pourraient s’accompagner de la production de petites capsules très courtes (1 à 2 minutes) diffusées là encore sur les réseaux sociaux, et d’abord sur LinkedIn.
Ces manifestations doivent permettre de renouveler les acteurs qui prennent la parole, en impliquant la génération montante. Elles doivent permettre de dégager progressivement les valeurs que nous partageons en tant qu’Alumni et acteurs de l’ESS et que nous voulons défendre dans le débat public. Pour mémoire, dans ses vœux et dans son projet, Luis Vassy, Administrateur de la FNSP et Directeur de l’IEP de Paris, met en avant les valeurs suivantes, qui peuvent être associées très fortement à celles défendues par ses prédécesseurs :
- Compréhension du monde contemporain
- Attachement à la démocratie, à la liberté et à leurs valeurs, indissolublement liées aux sciences sociales, jusque dans le fonctionnement de Sciences Po
- Ancrage dans un projet européen
- Attention portée aux enjeux climatiques, scientifiques, numériques,
- Excellence de l’enseignement et de la recherche et diversité sociale
Si on compare ces valeurs et ces enjeux à la fois aux sujets qui émergent dans les réponses au questionnaire et aux valeurs et principes de l’ESS, il y a clairement une base de travail qui doit permettre de dégager un socle commun puissant.
Il est indispensable de répondre à la demande de collaborations horizontale et verticale : verticale, au sein des Alumni, en participant à des manifestations qui vont au-delà du groupe ESS, en organisant des manifestations en collaboration avec d’autres groupes (à commencer par le Cercle Bénévolat) et en prenant en compte la problématique territoriale et notre présence en région. D’ores et déjà, des relais sur différentes manifestations sont organisés : il faut aller beaucoup plus loin ; horizontale, en relançant des collaborations avec des groupes en charge de l’ESS dans différentes associations d’anciens, dans les universités et les écoles. YESS, qui regroupait les Alumni des grandes écoles, s’est assoupi, peut-être faut-il participer à sa relance.
Plusieurs initiatives pourraient être mises en œuvre :
- Proposition de positionnement des Alumni comme groupe de travail, éventuellement avec d’autres structures d’Alumni, pour contribuer à la préparation de la contribution française à la feuille de route européenne, qui doit être rendue à la fin de l’année 2025.
- Dans la perspective du Forum Global de l’Economie Sociale et Solidaire (GSEF) qui se tiendra à Bordeaux du 29 au 31 octobre, qui réunira dans un cadre international 3000 participants venus de 5 continents, proposer un travail de préparation avec des étudiants en lien avec la CRESS Nouvelle Aquitaine qui est une des chevilles ouvrières de l’événement ainsi qu’avec la directrice du campus de Poitiers.
Ces deux projets nous permettraient certainement de travailler sur des valeurs communes à l’ESS et à Sciences Po
- Des visites pourraient également être organisées, en recherchant des sites ou des structures emblématiques : en pleine crise agricole, aller voir les coops agricoles à Rungis pourrait être passionnant.
- Enfin, rapidement, tester le networking en nous appropriant les méthodes qui ont fait le succès de ce type de manifestations dans d’autres groupes, en particulier Femmes et Société.
Solidarité avec les élèves
Il n’y a pas d’association d’anciens qui ne se soucie de ses relations avec les élèves en cours de formation. Nous avons un rôle à jouer et à développer pour les accompagner, dans le parcours civique, dans la mise en relation sur les stages puis l’emploi, mais aussi pour aider ceux qui le souhaitent à trouver des enseignements sur l’ESS dans leur cursus. Nous devons être force de proposition dans ce domaine. Dans le cadre de contacts avec l’Ecole, il est indispensable que nous soyons en mesure de faire le point sur les enseignements existants en lien avec l’ESS.
Rêvons d’un projet peut-être trop ambitieux : proposons un ensemble cohérent à Sciences Po, une Chaire, un groupe de recherche, des enseignements sur l’ESS. Si nous voulons exister dans le monde de l’ESS, il faut que nous soyons à même de montrer ce que Sciences Po fait en ce domaine.
Solidarité avec tous les Alumni
Les réponses au questionnaire ont montré à quel point nous étions centrés sur la région parisienne. Il est étonnant que dans les zones géographiques qui sont celles des mutuelles nous soyons si peu présents. Nous devons déployer nos activités en province, voire à l'étranger, notamment à travers l'utilisation des outils numériques. Par ailleurs, nous pourrions nous appuyer sur les premiers cycles en province pour participer à différentes opérations, comme le parcours civique, et faire vivre ainsi progressivement un tissu qui n’est pas inexistant.
La solidarité, c’est aussi le développement d’un réseau pour l’emploi et la mobilité au sein de l’ESS ou simplement pour échanger sur notre environnement : il faut revenir à des pratiques simples de réseautage, de « networking ».
Ce projet suppose une mobilisation qui aille au-delà du bureau, nous avons besoin de vous tous pour qu’il aboutisse.
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