Gouverner les vulnérabilités nucléaires entre le passé et le présent.

Gouverner les vulnérabilités nucléaires entre le passé et le présent.

20250122T090000

20250122T174500

https://sciencespo-alumni.fr//medias/image/thumbnail_1631365098677ffa0ac19c3.jpg

Gouverner les vulnérabilités nucléaires entre le passé et le présent Dernières découvertes sur la sécurité internationale, la démocratie et les armes nucléaires 9h00-9h30 IntroductionStéphanie Balme, directrice, CERI Sciences PoChristine Musselin, directrice de la formation et de la recherche, Sciences Po9h30-10h35 Objectiver les effets de la nucléarisationPrésident de séance et discutant : Paul Edwards, co-directeur de la Stanford Existential Risks Initiative, Université StanfordIntervenant : Benoît Pelopidas, associate professor, CERI Sciences PoDescription : Cette présentation offre une vue d’ensemble des résultats du projet NUCLEAR. Elle requalifie la dissuasion et la non-prolifération nucléaire et propose d’étudier les effets de la nucléarisation des États et de la politique globale, afin d’évaluer les politiques publiques nucléaires. Pour ce faire, nous avons posé de nouvelles questions - comment distinguer les succès de la dissuasion nucléaire des cas d’évitement d’explosions nucléaires qui n’en sont pas ? comment mesurer le rôle de facteurs excédant le contrôle dans ces phénomènes ? quels sont les effets des programmes d’armement nucléaire sur la démocratie et sa possibilité ? quel rôle jouent les anticipations de transformation environnementale dans les politiques d’armement nucléaire ? quel mode de communication de l’information peut aider l’interlocuteur à dépasser la tentation d’incrédulité quant à la possibilité d’une catastrophe nucléaire ? comment la non-redevabilité pour des dommages nucléaires prévisibles est-elle produite ? -avons développé des méthodes adaptées pour y répondre et produit les preuves empiriques (sources primaires et entretiens issus du monde entier, sondages inédits en 2019 et 2024 sur les niveaux de connaissance et attitudes des résidents de 9 pays européens vis-à-vis des armes nucléaires et politiques associées) nécessaires pour offrir des réponses valides à ces questions. Nous sommes donc en mesure de proposer une nouvelle façon de comprendre comment le champ des choix nucléaires est déterminé et de montrer comment les illusions de soutien populaire et d’absence d’alternative aux politiques existantes sont produites.10h35-10h45 Pause-café10h45-12h30 Les armes nucléaires et la démocratiePrésident de séance et discutant : Florent Parmentier, Secrétaire général, CEVIPOF Sciences Po, chercheur associé au Centre de Géopolitique de HEC ParisIntervenants : Sterre van Buuren (assistante de recherche sur le projet ERC NUCLEAR, CERI Sciences Po), Thomas Fraise (chercheur postdoctoral à l’Université de Copenhague, ancien doctorant sur le projet ERC NUCLEAR), Benoît Pelopidas (associate professor, CERI Sciences Po), Austin R. Cooper (assistant professor d’histoire à l’Université de Purdue et chercheur associé au programme Nuclear Knowledges, CERI Sciences Po) Description : Quel est l'effet des armes nucléaires sur la démocratie ? Cette question a longtemps été sous-étudiée, mais trois approches différentes établissent des impacts négatifs des armes nucléaires sur la démocratie.  1) La théorie politique permet d’établir qu’elles ne sont pas contrôlables démocratiquement même si des modes de démocratisation sont envisageables. 2) Une approche historique des États nucléaires permet d’établir la production du secret nucléaire qui réduit le niveau de consultation du public et la possibilité de la redevabilité, qui persistent même lorsque la politique de nucléarisation est interrompue. 3) Deux sondages de grande ampleur conçus et menés par l’équipe en 2019 et 2024 montrent que dans les États démocratiques dotés d'armes nucléaires (France et Royaume-Uni) les politiques nucléaires jouissent d'une faible légitimité auprès de leurs citoyens. La seule attitude majoritaire est le désengagement et non pas l’adhésion.12h30-12h45 Présentation de l’installation Our ThingsIntervenante : Juliette Séjourné, artiste et performeuseDescription : Our Things est un projet immersif de création sonore retraçant l’histoire et la géographie des explosions nucléaires sur la planète depuis 1945. Il s’appuie sur un dispositif de sonification et de spatialisation, traduisant les différentes caractéristiques de ces explosions. Il répond au contexte actuel de « modernisation » et de pérennisation des arsenaux nucléaires, ainsi qu’à la possible reprise des essais. Ces perspectives appellent une attention renouvelée, alors que l’ignorance sur le sujet s’accroît à mesure que le souvenir d’Hiroshima et de Nagasaki s’estompe. En particulier, ce projet d’installation vise à révéler les altérations environnementales générées par la nucléarisation du monde, d’une manière accessible et sensible. 12h45-14h15 Déjeuner libre et visite de l’installation Our Things14h15-15h15 Revisiter l’histoire nucléaire de l’EuropePrésident de séance et discutant : Mathias Delori, chargé de recherche HDR, CERI CNRS Sciences Po Intervenant : Benoît Pelopidas, associate professor, CERI Sciences PoDescription : A la lumière de sondages inédits et de travail d’archive, on peut revisiter l’histoire de deux idées : une “dissuasion nucléaire européenne” ou la “dissuasion nucléaire française” qui “protègerait” l’Europe et celle selon laquelle “l’OTAN est une alliance nucléaire.” La première idée remonte au moins aux années 1950 et ne gagne pas la bataille politique mais ne disparaît pas de la conversation publique en France et en Allemagne, comme le montre la séquence depuis 2020. Nous pouvons établir les défaillances du pari sur la “dissuasion nucléaire européenne” en termes de sécurité, d’autonomie stratégique, de légitimité démocratique et d’imaginaires de l’avenir. On peut par ailleurs expliquer la persistance de cette idée par le recours à des contradictions, le renversement du sens de catégories centrales de cette discussion et la mobilisation d’intérêts constitués. La seconde idée apparaît à l’occasion d’un débat stratégique et politique très spécifique en 2010 et fait oublier que l’alliance atlantique ne se définissait pas comme une alliance nucléaire au cours de la majeure partie de son existence. Ces conclusions modifient la façon de penser la position et les futurs possibles de l'Europe dans un monde nucléarisé.15h15-16h15 Comment visions du monde et idéologies cadrent les choix nucléaires #1Président de séance et discutant : Mathias Delori, chargé de recherche HDR, CERI CNRS Sciences PoIntervenant : Thomas Fraise, chercheur postdoctoral à l’Université de Copenhague, ancien doctorant sur le projet ERC NUCLEARDescription : Présentation du travail du Dr. Kjølv Egeland, senior researcher à NORSAR, ancien chercheur postdoctoral dans le projet ERC NUCLEAR. Lauréat de trois prix académiques pour cette recherche, Kjølv Egeland a étudié la construction du champ des possibles nucléaires à partir de plusieurs catégories clés : l’« ordre nucléaire », le « consensus » sur la désirabilité de l’abolition des armes nucléaires, l’OTAN comme une « alliance nucléaire » et l’idée de « parapluie nucléaire ». Les pratiques de composition du canon des études nucléaires contribuent aussi à la production des possibles nucléaires. Egeland a aussi montré comment les institutions en charge des armements nucléaires ont récemment mobilisé la rhétorique féministe et des objectifs de diversité afin de relégitimer leurs activités. Il a proposé une théorie du désarmement nucléaire et montré comment la diplomatie multilatérale sur les armes nucléaires constitue une lutte pour la reconnaissance, l’égalité et des droits particuliers, de sorte que le changement s’opère non pas de manière incrémentale, mais sous forme de trois épisodes concentrés (deuxième moitié des années 1970, les années 1990 et la mi-2010) suivis par de longues phases de stagnation.16h15-16h30 Pause-café16h30-17h30 Comment visions du monde et idéologies cadrent les choix nucléaires #2Président de séance et discutant : Mathias Delori, chargé de recherche HDR, CERI CNRS Sciences PoIntervenante : Sterre van Buuren, assistante de recherche sur le projet ERC NUCLEAR, CERI Sciences PoDescription : Présentation du travail du Dr. Hebatalla Taha, associate senior lecturer à l’Université de Lund, ancienne chercheuse postdoctorale sur le projet ERC NUCLEAR et lauréate du prix annuel de la revue International Affairs pour cette recherche. Elle a étudié la constitution des possibles nucléaires (mémoires et ‘leçons’ du passé, imaginaires de l’avenir, structures de pouvoir et de langage) au Moyen Orient et en Egypte en particulier. Elle a notamment montré comment une mémorialisation particulière du processus de maîtrise des armements et de sécurité régionale (ACRS) des années 1990s comme une occasion manquée modifie considérablement le champ des possibles. Elle montre comment ce processus a été au contraire rendu possible par une série de facteurs qui empêchent encore aujourd’hui la transformation du Moyen Orient nucléaire.Dans le contexte égyptien, elle analyse les interprétations d'Hiroshima et de la bombe atomique dans les premières années et montre que les catégories de dissuasion et de prolifération ne lui sont pas automatiquement associées. Elle retrace un imaginaire genré de l’arme nucléaire qui colore encore aujourd’hui la relation au phénomène nucléaire en Egypte.17h30-17h45 Conclusion et présentation des ressources mises à disposition des collègues enseignants et chercheurs : sondages inédits sur les connaissances et les attitudes des citoyens de neuf Etats européens sur les armements nucléaires en 2019 et 2024 ; documents d’archives inédits ; outils éducatifs vidéo et graphiques Benoît Pelopidas, associate professor, CERI Sciences Po INSCRIPTION

https://sciencespo-alumni.fr/en/event/gouverner-les-vulnerabilites-nucleaires-entre-le-passe-et-le-present/2025/01/22/7957