[Émile Magazine] Ash Davidson, Les Derniers Géants
Les Derniers Géants
« Sans doute le meilleur roman que je lirai cette année », s’est enthousiasmé Stephen King au moment de la sortie du livre d’Ash Davidson.
Dans un souffle pur et incisif, l’écrivaine fait sienne le proverbe français « il n’est feu que de bois vert ». Plaçant l’intrigue au milieu d’une forêt, elle dépeint la Californie rurale des années 1970, dans laquelle les deux personnages principaux Colleen et Rich tentent d’échapper aux conditions de vie détruites par l’activité humaine et leurs herbicides.
Entre eux, le conflit est prêt à éclater. Rich, le bûcheron, s’est endetté jusqu’au cou pour acquérir une parcelle de séquoias pluricentenaires, dont il espère tirer avantage. Colleen, une sage-femme sans diplôme, commence néanmoins à contester les valeurs d’une communauté qui n’a bâti que le chaos par son exploitation des ressources naturelles. Un chaos qui va jusqu’à frapper sa chair, en la condamnant à des fausses couches récurrentes.
Dans l’héritage de la littérature transcendantale américaine, les descriptions pittoresques d’une forêt sauvage ne cessent de verdoyer, sans pour autant limer la portée sociale et politique de l'œuvre. L’auteure, qui réside toujours dans l'État rural de l’Arizona, offre une lecture limpide des fossés qui naissent entre la ville et la campagne. Des fractures qui, aujourd’hui, scindent toujours l’Amérique en deux.
Les Derniers Géants, Ash Davidson (promo 07), Babel, 624 p., 11,90 €
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