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Compte-rendu de la dégustation du 6 juin 2019 - La presse et le vin

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Sciences Po Millésimes

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06/06/2019

Compte-rendu de la dégustation « La presse et le vin »

 

Le Labo de l’Edition
2 Rue Saint-Médard - 75005 Paris
Jeudi 6 juin 2019 à 20h00

 

 

Pour notre dernier évènement de l’année avant la traditionnelle Paulée qui devait suivre au mois de juillet, nous nous étions donné rendez-vous au Labo de l’Edition, entre la rue Mouffetard et la place Monge, pour une amicale dégustation-débat sur le thème de la presse et du vin.

 

Nous y avons retrouvé Fabrice Tessier, journaliste, qui collabore au très réputé trimestriel Le Rouge & le Blanc, a co-produit jusqu’en décembre 2018 Les coudes sur la table sur Radio Campus Paris, et anime aujourd’hui Vins & Variations (http://vinsetvariations.com), un media vidéo et en ligne consacré à l’exploration de terroirs « pépites » partout en France.

 

Au travers de nos échanges sur son expérience journalistique, c’est précisément à un petit tour de France de vins rares et inattendus que nous a conviés Fabrice.

 

En guise d’introduction, une bulle dont le prestige fut au tournant du XIXème et du XXème siècles comparable à celui de la Champagne, et est aujourd’hui porté par une nouvelle génération de vignerons investis : le Saint-Péray. Celui que nous découvrons est signé par le Domaine Alain Voge, sur le millésime 2013. 100 % marsanne et sans dosage, il a été vieilli sur lattes près de 4 ans. Les amateurs de vins blancs rhodaniens y retrouveront le jaune très pâle et le substrat végétal, entre herbes et fleurs blanches, avec une peu d’anis, qui caractérise souvent ces cuvées. Avec, en plus, une effervescence très en souplesse et en rondeur, malgré l’absence de dosage. On trouve là des notes plus fruitées (fruits à noyaux notamment). Avec ces bonnes dispositions, un vieillissement mérite clairement d’être tenté, pour retrouver les notes plus concentrées et miellées des vieux Rhône blancs.

 

La deuxième bouteille nous emmène plus au sud encore, à Limoux. Nous y goûtons non pas une bulle mais un vin tranquille, un chenin ! du Domaine des Hautes-Terres. Jeune encore (2017), il est droit, avec de l’acidité résiduelle, mais déjà une formidable palette aromatique : de la praline, de la noisette, du pain d’épices et de l’amande grillée, mais aussi de l’orange amère et du cédrat. Le tout dans une très grande fluidité et avec la fraîcheur d’un terroir de hauteur. Un très grand blanc du sud, sur un cépage ligérien…

 

Nous remontons vers le nord pour la troisième bouteille, jusqu’à la Côte roannaise, avec le domaine des Pothiers, bien connu des amateurs de cette appellation. Nous découvrons un gamay jeune (2017) mais dense et riche. L’attaque est sur le cassis, la myrtille et le floral (pétales de rose confits). La suite réserve un contrepoint d’épices et de poivré, et de minéralité (granit). Le terroir d’altitude et le relativement faible degré d’alcool contribuent à faire de cette cuvée un vin frais et aromatiquement très vif.

 

Vers le nord, toujours, et cette-fois jusqu’en Moselle, pour la quatrième bouteille. Un peu plus âgé (2015), plus élevé (passage en fûts marqué), le Château de Vaux propose un vin dense, où le pinot noir semble un peu torréfié, avant de s’ouvrir sur de la framboise fraîche et des pétales de rose. Une bouteille étonnante, sur un terroir encore méconnu mais déjà capable de produire des vins structurés, de garde.

 

Une grande transversale jusqu’au bout de la Loire et nous voici en Vendée, autre terroir méconnu. Thierry Michon (Domaine Saint-Nicolas) en est l’un des vignerons emblématiques. Son Poiré, construit autour de la négrette, a déjà quelques années (2013), mais garde un gros potentiel de garde. En 2019, il conserve de l’acidité, avec du petit fruit rouge (groseille et framboise), un bois frais et même de l’orange. Beaucoup de buvabilité et de profondeur, qui ont vocation à prendre encore plus d’ampleur en poursuivant le passage en cave.

 

Nous terminons, avec la sixième bouteille, aux marges du Sud-Ouest, en Corrèze. Du Domaine Jean Moulène, nous découvrons un vin paillé, ici en blanc et autour du chardonnay et du sauvignon (il existe aussi un vin paillé rouge, autour du merlot et du cabernet sauvignon). Encore une fois au cours de cette soirée, nous voilà déroutés et séduits. Un nez assez froid, sur le tabac et la minéralité, laisse en bouche la place au miel, à l’abricot confit et au coing, avec fraîcheur mais peu d’acidité.

 

Un grand merci à Fabrice de nous avoir permis ces étonnantes et réjouissantes découvertes.

 

 

Les vins dégustés

 

Saint-Péray, Les Bulles d’Alain, Domaine Alain Voge, 2013

Limoux, Cuvée Céleste, Domaine des Hautes-Terres, 2017 (blanc)

Côte roannaise, Le Clos du Puy, Domaine des Pothiers, 2017 (rouge)

Moselle, Les Clos, Château de Vaux, 2015 (rouge)

Fiefs vendéens – Brem, Le Poiré, Domaine Saint-Nicolas, 2013 (rouge)

Corrèze, Vin paillé, Domaine Jean Moulène, 2015 (blanc)

 

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