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Paul Duan (Bachelor 12), 23 ans, data scientist au service d'un monde meilleur

L'Association

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26/05/2016

Résoudre les bugs de nos sociétés ou mettre le big data au service d’un monde meilleur

Non, les algorithmes ne servent pas quʼà faire du clic et du fric, Paul Duan en est convaincu et le prouve.

Ce data scientist de 23 ans a fondé Bayes Impact en avril 2014 à San Francisco, une ONG, qui, à partir de formules mathématiques et de données personnelles cherche à résoudre les problèmes des organisations et des gouvernements. Appliqué aux hôpitaux américains, cela conduit à réduire les risques de réadmission des patients, en se penchant sur les dossiers que les médecins nʼont bien souvent pas le temps de consulter en détail. Appliqué aux organismes de micro-crédit, cela permet de détecter les fraudes et les risques de défaut de paiement, pour accorder ensuite des crédits moins chers aux populations défavorisées. Bayes Impact compte aujourdʼhui une douzaine dʼexperts, recrutés dans la Silicon Valley. Depuis quelques semaines, ils planchent avec Pôle emploi, en France, pour créer un portail intelligent qui guidera le demandeur dʼemploi dans sa recherche. «Une sorte de coach qui élaborera un diagnostic et des recommandations en fonction du marché du travail, et dont la version bêta sortira au printemps 2016» explique, enthousiaste, celui qui est entré à Sciences Po en 2009, tout en suivant une licence de mathématiques à Paris I.
En 2011, pour sa 3eme année à lʼétranger, Paul Duan rejoint lʼuniversité de Berkeley. Il décidé alors de rester aux Etats-Unis, et devient, à 19 ans, data scientist chez Eventbrite. Cʼest là quʼil réalise le pouvoir des algorithmes : «Tu en changes un, et tu fais économiser 10 millions à la boîte. Quand tu gères 2 milliards cʼest pas mal !» Convaincu que la technologie peut améliorer la vie des gens, il décide alors de mettre ses compétences au service de la société pour la rendre plus ouverte, plus transparente et plus efficiente. « On part des problèmes et on cherche des solutions concrètes. On voit l'entreprenariat social comme la continuation de l'innovation publique par d'autres moyens».
Une fibre sociale quʼil dit tenir d’abord de ses parents, immigrés chinois, marqués par Tiananmen, mais aussi de son enfance à Trappes, où ses amis dʼenfance ne sont pas allés plus loin quʼun DUT, et enfin, de ses années dans un lycée coté près de Versailles, où il a déprimé «dans un environnement un peu bourgeois qui ne lui correspondait pas». Il assure quʼil nʼaurait jamais eu ce parcours sans passer aussi par Sciences Po, qui lʼa aidé à être polyvalent, mais sans non plus ce départ aux Etats-Unis, où il notamment bénéficié, pendant trois mois, du prestigieux Y Incubator de Paul Graham, pour monter son ONG. Une expérience qui lui a permis dʼêtre soutenu par des mécènes, Bill et Melinda Gates en tête - pas de levée de fonds,«non profit» organisation oblige.

Aujourd’hui, pas de jaloux entre ses deux pays de cœur et d’adoption : «Avec Bayes Impact, je cherche à appliquer les méthodes américaines avec une fibre française». Et pas question de se limiter à ces territoire : « A terme, on pourrait imaginer des outils pour la planète entière, par exemple, on pourrait aider Aung San Suu Kyi à reconstruire la Birmanie». Devenir lʼONU de la data science en somme, cʼest cela dont rêve Paul Duan.

Par Clémence Fulleda (M12)

Article paru dans Emile 4

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