Les jeunes Sciences Po autour du monde : Alexandre Thuet-Balaguer, en 3ème année en Égypte
Alexandre Thuet-Balaguer - Collège Universitaire, 3A à l'étranger - en cours
Marhaban ! Je m’appelle Alexandre et je suis en 3e année de Collège Universitaire à Sciences Po, actuellement en échange à l’Université Américaine du Caire depuis août dernier. À partir du lycée, ma manière de percevoir le monde a été transformée par les sciences sociales, me révélant des facettes insoupçonnées de la réalité. Désireux d’approfondir ces connaissances, j’ai quitté ma province natale de Fronton, cette charmante ville épicurienne, réputée non seulement pour son équipe de rugby, mais aussi pour son vin exquis. À Paris, Sciences Po m’a ouvert les portes du droit et de la science politique, disciplines où j’ai trouvé ma voie. Mieux : elle m’a appris à voir, à comparer et à juger.
En parallèle, mon engagement associatif m’a conduit au Secours Populaire de Paris, où j’ai eu l’opportunité d’enseigner à des enfants défavorisés. À travers cette expérience, j’ai non seulement appris à jongler avec les complexités de la réalité socio-économique, mais j'ai également tenté de leur insuffler un peu d’espoir. Par ailleurs, j’ai pris la direction des maraudes avec Paris Solidaires, une responsabilité qui m’a offert un aperçu poignant de la condition humaine à travers le prisme des liens sociaux. Ces rencontres m’ont profondément marqué, tissant des relations avec des personnalités aussi plurielles que puissantes, que ma prédestination sociale ne m’aurait pas permis de découvrir autrement.
À la fin de ma 2e année, j'ai postulé à un stage au magazine Emile de l’association, une aventure qui m’a permis de couvrir la campagne législative pour le site web, avec une équipe formidable, sagace, libre et – parfois même – drôle ! De nos pérégrinations d’Amiens à Tulle, chaque rencontre, chaque récit partagé ont enrichi ma quête de sens sur une vie politique bouleversée. Je suis encore stagiaire jusqu'en décembre, contribuant à l'élaboration du numéro 31 – qui arrive à grands pas.
Puis, vint le choix de ma destination de départ pour mon échange. N’ayant connu que la France et l’Europe, je voulais transcender les frontières, pour rencontrer l’Autre. Mon cœur oscillait entre le Liban et le rêve de découvrir le Moyen-Orient, jusqu’à ce que la guerre Israël-Hamas vienne soudainement perturber mes plans. Toutefois, un tel revers ne pouvait décourager l'aventurier qui sommeille en moi. C’est donc vers l’Égypte que je me suis tourné.
J'ai posé le pied au Nouveau Caire le 26 août, cette capitale administrative flambant neuve, avec une joie ineffable. Le Caire est un kaléidoscope de vie et de sons. Après quelques escapades dans la nécropole des princes de Saqqara et le souk Khan el Kalili, cher à Naguib Mahfouz, j'ai découvert une ville vibrante, où conduire les yeux bandés est souvent moins périlleux que de traverser la rue à pied. Bien plus, j’y ai découvert la bienveillance des femmes et des hommes qui les arpentes, dont leurs actions suffisent à définir leur identité, et qui – contrairement aux clichés orientalistes – ne vivent ni dans l’ombre des pharaons, ni dans les carcans du passé.
Un mot pour décrire cette expérience : Sérendipité – des découvertes permanentes par le hasard.
Photo : 1/ mon arrivée au Caire, 2/ Musée National, un sphynx du "Old Kingdom"
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