Le Cercle Asie de Sciences Po Alumni vous convie à une conférence en ligne le mercredi 9 février à 12:30, heure de Paris (20:30 Tokyo).
Cette conférence sera suivie le 13 et le 14 février d'une visite privée de l'exposition du photographe Quentin Gassiat "Zones d'Exception" à la GALERIE XENITHIA NOMADE (13 rue de Saintonge, Paris 3).
Prenant le parti d’arpenter les lieux de la mémoire des tragédies nucléaires, le photographe Quentin Gassiat s’est rendu successivement à Tchernobyl, Hiroshima, Nagasaki et Namie (Fukushima). En y retournant longtemps après les évènements qui s'y sont déroulés, il s'interroge à la fois sur la question de la mémoire collective et de la résilience. Dans ces endroits fantasmés, l'Homme a-t-il pu recommencer à vivre après la catastrophe?
Mathieu Gaulène présentera le contexte dans lequel l'accident nucléaire de Fukushima qui a frappé les esprits dans le monde entier en 2011 s’est produit. Bien qu’ayant été le seul peuple à faire l’expérience traumatique du feu nucléaire par deux fois, les Japonais se sont engagés rapidement et avec enthousiasme dans l’atome civil jusqu’à devenir le troisième pays producteur d’énergie nucléaire au monde à la veille de Fukushima.
Enfin, s’appuyant sur ses recherches de terrain durant lesquelles elle a notamment interviewé une soixantaine de personnes à Fukushima (des évacués, des résidents, des membres des gouvernements locaux affectés et des ministères en charge de l’accident), Reiko Hasegawa tentera d’apporter quelques éléments de contexte liés aux photographies de Quentin Gassiat et vous présenter les conséquences sociales et politiques de l’accident Fukushima.
Quentin GASSIAT
Quentin Gassiat est un artiste visuel français, vivant et travaillant à Paris. A côté de sa propre pratique artistique, il développe depuis plusieurs années un travail documentaire, allant à la rencontre d’artistes de tous les horizons pour échanger avec eux sur leur parcours et leur travail. En 2018 il expose pour la première fois ses photographies à la galerie Xenithia-Nomade à Milan. Il publie en 2020 Les chroniques de l'Art urbain (autoédition) et en 2021 coécrit Que reste-t-il de nos révolutions? Notes sur le passage de Banksy à Paris aux éditions Critères. L'exposition Zones d'exception, traitant des lieux dont l'histoire a été marquée par le nucléaire, a lieu en février 2022 à Paris.
Reiko HASEGAWA
Après avoir travaillé pour des organisations humanitaires et pour le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, Reiko Hasegawa a été chercheuse à l’Iddri (Institut du Développement Durable et des Relations Internationales) et à Sciences Po où elle a notamment mené des recherches portant sur les conséquences sociales et politiques de l’accident de Fukushima entre 2012 et 2018. Elle fait actuellement un doctorat de droit de l’environnement à Lyon 3 et mène des travaux sur la protection des déplacés et des victimes des catastrophes nucléaires en s’appuyant sur le cas de l’accident de Fukushima.
Mathieu GAULENE
Après un mémoire sur le mouvement antinucléaire japonais à Sciences Po Paris, Mathieu Gaulène a vécu plusieurs années à Tôkyô et publié divers articles sur l’accident nucléaire de Fukushima dans la presse français, et un essai aux éditions Philippe Picquier, Le nucléaire en Asie. Fukushima, et après ?, paru en 2016. Il est depuis docteur de l’Ecole des Mines de Paris, avec une thèse intitulée Fukushima : un accident « Made in Japan » ? Analyse sémiotique de la causalité au Japon, soutenue en avril 2021. Son approche a évolué d’une analyse politique à un regard plus large, croisant l’anthropologie et la sémiotique, sur le sens du désastre pour les humains, et en particulier les Japonais.