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Compte-rendu des dégustation des 6 et 7 février 2016 - Percée du Vin Jaune à Lons-le-Saunier et Dîner-dégustation à la Maison Jeunet à Arbois

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Sciences Po Millésimes

Entités

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06/02/2016

Percée du Vin Jaune à Lons-le-Saunier et
Dîner-dégustation à la Maison Jeunet (Steven Naessens) à Arbois (Jura)

  

De grands souvenirs pour ce premier « voyage d’études » de Sciences-Po Millésimes depuis quelques années.

 

Après un rapide trajet en train jusqu’à Dole, c’est sous un beau soleil d’hiver que nous avons trouvé le Jura et effectué le transfert vers Arbois, guidés par notre très sympathique conductrice de mini-bus, Isabelle.

 

Jean-Paul Jeunet venant d’annoncer son retrait des fourneaux, nous avons eu l’opportunité inattendue de vivre le week-end d’installation de Steven Naessens, second de Jean-Paul Jeunet pendant des années et nouveau maître des lieux, redécorés de frais dans un style épuré, d’inspiration nordique.

 

A l’approche de midi, les rôles se sont répartis au sein du groupe pour écumer les meilleures adresses d’Arbois, qui pour le vin (faites un tour aux Jardins de Saint-Vincent, dans la Grande rue), qui pour le fromage, qui encore pour la charcuterie ou le chocolat (chez Hirsinger). Et c’est nantis d’une généreuse cambuse que nous avons pris la direction de Lons, en nous arrêtant en chemin pique-niquer dans un vallon, en face d’une cascade, sur la terrasse d’une maison de campagne appartenant à la famille d’une de nos camarades.

 

Les photos (voir la section photos sur la page du Club) témoignent de ce beau moment de convivialité partagée ! On en retiendra tout particulièrement la cuvée des géologues, un trousseau 2002 de Lucien Aviet, preuve que le Jura produit de très beaux rouges, aptes à la garde ; un Côte du Jura chardonnay/savagnin 2009 du Domaine Mâcle, dans la grande tradition ; et à titre de curiosité un « Orange Mécanique » (Domaine des Bodines, 2014), issu de savagnins macérés, dans lequel certain sont allés jusqu’à trouver une réminiscence d’une gueuze bruxelloise Cantillon.

 

Arrivés à Lons en tout début d’après-midi, la plupart d’entre nous ont parcouru les « caveaux », ces échoppes temporaires installées par les vignerons à l’intérieur des bâtiments à travers tout le centre-ville, rendu piétonnier pour le week-end. Une petite délégation s’est chargée d’aller porter le flambeau du Club à la vente des vieux millésimes, dans l’ancien Hôtel de Ville, avec un beau succès : 21 lots emportés, pour des flacons remontant jusqu’en 1973, sur les 277 proposés !

 

Le retour vers Arbois fut l’occasion de commenter la vente et ses anecdotes ; notamment ces deux acheteurs d’Extrême-Orient venus acquérir au prix fort quelques références, et capables par exemple de pousser l’enchère jusqu’à 280 euros pour un trousseau du millésime 1999 signé Pierre Overnoy, pionnier du vin naturel, estimé à 15… Ou cet acheteur du cru, venu sur la fin de la vente, et qui a acquis pour 600 euros un macvin mis en bouteille par son grand-père, qu’il n’a pas connu, en 1924. La plus haute enchère est montée à 1900 euros, pour un vin jaune de 1870.

 

Une étape à Poligny, « capitale du Comté », a permis à chacun de faire ses emplettes de fromage.

 

Au terme de cette journée déjà riche, Steven Naessens nous attendait pour l’acte de bravoure : le dîner-dégustation, arrosé exclusivement de vins du Jura.

 

Quelques remarques sur le menu, dont le déroulé complet se trouve dans la section photos de la page du Club.

 

La richesse du terroir jurassien d’abord, déjà aperçue lors du pique-nique. En témoigne par exemple la confrontation en seconde partie de repas entre trois savagnins 2011 : trois étiquettes identiques ; trois expériences différentes, selon le terroir et le travail du vigneron. Que dire encore de ce « vin de pagaille » de Philippe Bornard, privé de l’appellation vin de paille car non conforme au cahier des charges, mais qui a mis tout le monde d’accord sur le dessert.

 

Ensuite, de belles trouvailles dans l’assiette, avec un cuisinier qui se donne pleinement pour défendre les deux étoiles de la maison. On gardera notamment en mémoire les dés de lard confit accompagnant les Saint-Jacques : où l’on découvre que des cubes de gras peuvent être travaillés pour se muer en friandises, jusqu’à se demander s’il ne s’agit pas d’un légume en discret sucré-salé. Et cette étonnante mousse de Mont d’Or, avec sa crépinette de seigle aux noisettes : une vision du fromage à la fois légère et particulièrement gourmande.

 

Enfin, l’importance de l’expérience collective. Au debriefing, nous nous sommes aperçus que les deux tables que nous avions constituées n’avaient pas réagi de la même manière à tous les plats, et qu’elles divergeaient sur les points hauts du menu.

 

Une nuit de repos bien méritée est venue conclure ces débats de toute fin de soirée.

 

Le lendemain matin, le soleil avait fait place à une pluie fournie. Un petit groupe a repris la direction de Lons, pour vivre une partie de la Percée sous les parapluies, et aller se recueillir devant la maison natale de René Rémond, Sciences-Po oblige. Devant les assauts du mauvais temps, le repli a toutefois été rapidement organisé vers Arbois, afin de rejoindre les camarades installés dans la boutique du Domaine André et Mireille (maintenant Bénédicte et Stéphane) Tissot, pour une dégustation impromptue. Autre illustration de la qualité et de la variété des productions de la nouvelle génération, entre originalités (600 bouteilles étonnantes issues d’une « erreur » dans le choix de la date des vendanges ; cuvée de savagnin travaillée en amphores…) et mise en valeur du parcellaire.

 

Un dernier repas ensemble, dans une belle brasserie d’Arbois, et ce fut l’heure du retour à Paris.

 

Les vins

Au pique-nique (sélection)

Cuvée des géologues (trousseau), Lucien Aviet, 2002

Côte du Jura (chardonnay/savagnin), Domaine Mâcle, 2009

Orange Mécanique (savagnin macéré), Domaine des Bodines, 2014

 

Au dîner 

Cuvée Indigène (crémant du Jura), Bénédicte et Stéphane Tissot

Cuvée les Folasses (chardonnay), Michel Gahier, 2011

Poulsard, Domaine de la Pinte, 2014

Pinot noir Sous-la-Roche, Domaine de la Borde, 2013

Cuvée les Chassagnes (savagnin ouillé), Philippe Bornard, 2008

L’Etoile (savagnin), Domaine de Montbourgeau, 2011

Côte du Jura (savagnin), Domaine Pignier, 2011

Côte du Jura (savagnin), Gilles Wicky, 2011

Vin de pagaille, Philippe Bornard

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