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Des idées neuves pour la France de demain - tribune parue dans Les Echos

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06/01/2016

La France a un avenir. Dire cela, alors que nous sommes en « état d'urgence » et au lendemain d'élections qui ont montré l'inquiétude des Français et leur défiance vis-à-vis de la classe politique, peut étonner. Car, pour les Français, l'optimisme ne va plus de soi. Le plus grave de nos handicaps ne se trouve pas dans les indicateurs économiques ou sociaux, même si ceux-ci ne montrent pas une France en très bonne santé par rapport à ses voisins. Le plus inquiétant, dans les enquêtes européennes ou même mondiales, c'est l'écrasante majorité de Français qui ne croient plus du tout en l'avenir de leur pays. Et cela semble bien s'être traduit lors des dernières élections. Le pessimisme est là, chez nous, bien installé. Par une forme d'amplification médiatique, il a même tendance à se transformer en une dépression généralisée que rien ne peut sembler pouvoir guérir.

Certes, ce sentiment de découragement ne vient pas de nulle part. Personne ne peut nier que la mondialisation n'a pas été tendre. Les inégalités se sont indéniablement accentuées, entre ceux capables de maîtriser les nouveaux outils technologiques et les autres, moins qualifiés pour faire face à des changements de paradigme induits par cette ouverture planétaire. Que ceux qui ont connu un autre monde et une autre France aient du mal à s'adapter à cette mondialisation et puissent en subir, au moment d'une crise économique importante, les conséquences les plus douloureuses se comprend aisément.

Mais ceux qui ont eu la chance de se préparer, tant intellectuellement que professionnellement, à ces évolutions, ceux-là ne peuvent se contenter de participer au pessimisme ambiant. C'est pourquoi nous avons voulu réfléchir et agir. N'est-ce pas d'abord aux diplômés des meilleures écoles et universités françaises de se mobiliser aujourd'hui pour prouver qu'il y a encore place pour une part d'optimisme et d'idées neuves, pour tirer la France vers le haut. Et, sinon eux, qui le fera ?

140 propositions. Voici donc la réponse des Sciences po à la défiance actuelle. Elles sont rassemblées dans un livre. Derrière chacune de ces propositions, un élu, un chef d'entreprise, un artiste, un diplomate, un banquier ou encore un étudiant… tous s'engagent, comme nous, sur une proposition qu'ils jugent importante pour l'avenir du pays : instaurer un baromètre de la création d'emploi, tirer au sort la moitié des sénateurs, choisir entre le statut d'élu et celui de fonctionnaire, créer un ministère de la Réussite, lancer un plan Gastronomie 2030, mettre en place une identité numérique pour chaque citoyen, renouer avec l'art de la conversation, promouvoir une épargne productive, imprimer un billet de 1 euro, recouvrir les toits des zones commerciales de panneaux solaires…

Eh oui, notre ambition est bien celle-ci : prendre en main notre destin collectif, en témoignant de ce qui nous semble essentiel pour la France. Rien que ça ! Nous assumons. N'en déplaise à ceux qui trouveront à redire à une telle initiative. A ceux-là, nous ne dirons qu'une seule chose : la France de demain ne se fera pas sans idées neuves.

Au soir du deuxième tour des régionales, une expression revenait dans la bouche de chacun : le besoin de renouvellement. Nous y contribuons. Ces 140 idées sont aujourd'hui mises sur le tapis du débat public. Elles sont toutes réalistes, « prêtes à l'emploi ». Certaines sont porteuses d'idéal, et donc polémiques, d'autres sont des propositions pragmatiques. Toutes peuvent montrer aux Français que la politique peut encore mener le monde.

collectif d'anciens élèves de Sciences po

Anne-Sophie Beauvais est directrice générale de l'Association des Sciences po ; Pascal Cauchy, professeur agrégé ; Olivier de Cointet, entrepreneur ; Jean-Marc Delas, avocat ; Emmanuel Dreyfus, professeur agrégé ; Alain Genestar, journaliste ; Laurent Gardinier, chef d'entreprise ; Renaud Leblond, éditeur ; Pierre Meynard, président de l'Association des Sciences po ; Jessica Nelson, écrivain ; Pascal Perrineau, politologue ; Alexandre Poncet, directeur de la communication ; Hugues Renson, directeur général de fondation ; Jérôme Sainte-Marie, sondeur.

Tribune parue dans l'édition papier des Echos datée du 30 décembre 2015

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