Qui a dit que les chaussures plates n'avaient pas de relief ?
Les histoires d’amour finissent mal, en général, mais elles peuvent aussi être sources d’inspiration.
François du Chastels en a fait lʼexpérience. Employé par Merrill Lynch à la City, après un master en administration publique à Sciences Po obtenu en 2005, il fait confectionner pour sa petite amie une paire de slippers, des chaussures anglaises initialement destinées aux gentlemen depuis le XIXe siècle, et y grave le célèbre vers de Victor Hugo : «Je ne puis demeurer» dans le pied gauche, «loin de toi plus longtemps» dans le droit. «Elle mʼa quitté peu de temps après, mais elle a emporté les chaussures», glisse tʼil dans un sourire. Cʼest un autre coup du sort qui le conduira à faire un pas de plus vers lʼentreprenariat : en 2009, crise oblige, le banquier est licencié comme trois mille autres employés. Il rentre en France, monte sa boîte de conseil pour les PME, économise et lance deux ans plus tard cette entreprise de chaussures de luxe qui lui trottait dans la tête depuis son histoire dʼamour avortée. Les Chatelles, son nom féminisé, pensées avec les conseils dʼun podologue, sont faites dʼune seule pièce, en cuir italien, «des chaussures avec un petit talon de 14mm, plus confortables que des ballerines et contre la dictature des talons». Aujourdʼhui, les 120 modèles se vendent pour un prix moyen de 180 euros dans une dizaine de pays, sur internet et dans sa boutique du VIIe arrondissement de Paris. Pippa Middleton comme Dakota Johnson les ont adoptées. Celui qui ne connaissait ni le monde du luxe, ni des chaussures et encore moins celui de la mode, mais «qui sai(t) que lʼimportance du détail est la clé du succès», aimerait aujourdʼhui monter des boutiques à Londres, New-York ou Dubaï. Et reste convaincu que les femmes ne pourront demeurer loin de ses slippers trop longtemps.
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François du Chastel (Promo 05), 33 ans — Chatelles
2016-04-08 12:00:00
sciencespo-alumni.fr
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2020-10-07 18:20:41
2016-04-08 12:00:00
Sciences Po Alumni
Qui a dit que les chaussures plates n'avaient pas de relief ?Les histoires d’amour finissent mal, en général, mais elles peuvent aussi être sources d’inspiration.François du Chastels en a fait lʼexpérience. Employé par Merrill Lynch à la City, après un master en administration publique à Sciences Po obtenu en 2005, il fait confectionner pour sa petite amie une paire de slippers, des chaussures anglaises initialement destinées aux gentlemen depuis le XIXe siècle, et y grave le célèbre vers de Victor Hugo : «Je ne puis demeurer» dans le pied gauche, «loin de toi plus longtemps» dans le droit. «Elle mʼa quitté peu de temps après, mais elle a emporté les chaussures», glisse tʼil dans un sourire. Cʼest un autre coup du sort qui le conduira à faire un pas de plus vers lʼentreprenariat : en 2009, crise oblige, le banquier est licencié comme trois mille autres employés. Il rentre en France, monte sa boîte de conseil pour les PME, économise et lance deux ans plus tard cette entreprise de chaussures de luxe qui lui trottait dans la tête depuis son histoire dʼamour avortée. Les Chatelles, son nom féminisé, pensées avec les conseils dʼun podologue, sont faites dʼune seule pièce, en cuir italien, «des chaussures avec un petit talon de 14mm, plus confortables que des ballerines et contre la dictature des talons». Aujourdʼhui, les 120 modèles se vendent pour un prix moyen de 180 euros dans une dizaine de pays, sur internet et dans sa boutique du VIIe arrondissement de Paris. Pippa Middleton comme Dakota Johnson les ont adoptées. Celui qui ne connaissait ni le monde du luxe, ni des chaussures et encore moins celui de la mode, mais «qui sai(t) que lʼimportance du détail est la clé du succès», aimerait aujourdʼhui monter des boutiques à Londres, New-York ou Dubaï. Et reste convaincu que les femmes ne pourront demeurer loin de ses slippers trop longtemps.
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