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Les femmes dans les inventions automobiles

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05/06/2020

Chers membres du Club Automobile Classique et chers Alumni,

Comme vous le savez, la mixité dans l’automobile est un thème que nous souhaitons développer en vous partageant des expériences et des témoignages de femmes qui ont participé et participent encore, au développement et à la richesse de notre patrimoine automobile. 

C’est donc avec beaucoup de plaisir que nous vous racontons aujourd'hui l’histoire de quelques femmes exceptionnelles du XIXème siècle, qui ont joué un rôle important et déterminant, dans la construction de nos belles mécaniques. Grâce à elles et à leurs inventions révolutionnaires, elles ont permis de faire rayonner l’automobile dans le monde entier. Nous sommes persuadés, qu’après la lecture de cette communication, vous ne verrez plus tout à fait vos voitures de la même manière. 

Tout d’abord, resituons la condition de la femme au XIXème siècle. Cette dernière était souvent celle du faire-valoir et son schéma familial, celui du patriarcat : elle passait de la domination du père à celle du mari ; elle n’avait pas le droit de vote, ni même le droit de travailler et encore moins le droit d’ouvrir un compte en banque. Elle était plus habituée à exécuter des tâches ménagères que d’avoir un volant entre les mains. Pourtant à la fin du XIXème siècle, certaines femmes commencent à faire parler d’elles en bravant les stéréotypes. Elles devaient donc être très malignes et jouer de subtilité, afin de se faire une place dans ce monde très masculin.

Commençons donc par une Française au caractère très marqué.

LA DUCHESSE D’UZÈS (1847-1933)

La Duchesse d’Uzès ou Marie Adrienne Anne Victurnienne Clémentine de Rochechouart de Mortemart, était l’arrière-petite-fille de la veuve Clicquot. Elle fût une pionnière de l’émancipation féminine automobile, en étant la première femme au monde, à obtenir son certificat de capacité, (ancêtre du permis de conduire) le 12 mai 1898, à 51 ans !! Elle fut d’ailleurs très rapidement verbalisée pour un excès de vitesse au bois de Boulogne à près de 15 km/h au lieu des 12 km/h maximum autorisés. Ensuite elle fondera en 1926, à 79 ans, l’Automobile Club Féminin, puisque l’accès à l’Automobile Club de France était interdit aux femmes. Enfin elle créera en 1927, le Championnat Féminin de l’Auto.

Break Delahaye type 1 de la duchesse d'Uzès,
conservé au Musée national de la voiture et du tourisme de Compiègne.

MARY ANDERSON (1866-1953) : UNE INVENTRICE AMERICAINE DE GÉNIE

Extrait : « Lors d'une visite à New York pendant l'hiver 1903, dans un tramway par une journée glaciale, elle a observé que le machiniste était obligé de conduire avec la vitre ouverte à cause du grésil qui se formait sur le pare-brise. Quand elle revint en Alabama, elle embaucha quelqu'un capable de mettre au point un dispositif à commande manuelle pour nettoyer un pare-brise et demanda à une entreprise locale de produire un prototype. Elle obtint un brevet de 17 ans pour cet essuie-glace. Son dispositif était constitué d'un levier à l'intérieur du véhicule qui contrôlait une lame de caoutchouc à l'extérieur du pare-brise. Le levier était actionné pour amener le bras à ressort à se déplacer sur le pare-brise. Un contrepoids était utilisé pour assurer le contact entre la glace et la vitre. Des dispositifs similaires avaient déjà été proposés, mais celui d'Anderson est le premier à avoir été efficace. En 1905, elle a essayé de vendre les droits à une société canadienne de renom, mais il lui fut répondu : « Nous ne considérons pas que ce soit d'une telle valeur commerciale qui justifierait cette acquisition. » Après l'expiration du brevet en 1920, la production d'automobiles ayant augmenté de façon exponentielle, l'essuie-glace de pare-brise conçu par Anderson est devenu un équipement standard. En 1922, l’entreprise Cadillac est le premier constructeur automobile à l'adopter en tant qu'équipement standard. »

A noter que les premiers essuie-glaces automatiques à propulsion électrique, ont été aussi inventés aussi par une autre femme, Charlotte Bridgwood en 1917.

 

BERTA BENZ (1849-1944) : « FEMME DE », MAIS PAS QUE…

Bertha Benz était certes la femme et associée de l'inventeur automobile Allemand Carl Benz, mais elle fut la première femme à conduire une automobile sur une longue distance (entre 96 et 106 kms suivant les experts).

En effet le 5 août 1888, sans le dire à son mari et sans la permission des autorités, Bertha s'en va avec ses fils Richard et Eugen, (treize et quinze ans), au volant de l'une des toutes nouvelles Patent-Motorwagen. Grâce à cet exploit, Bertha a pu développer la notoriété ainsi que les ventes de sa marque familiale. Nous pouvons considérer que ce fût ainsi le début de la publicité automobile.

Extrait : « Bien que le motif premier de ce voyage soit de rendre visite à sa mère, Bertha Benz a d'autres idées en tête : prouver à son mari, qui n'a pas suffisamment pris en compte les implications mercatiques de son invention, que l'automobile dans laquelle ils ont tous les deux énormément investi doit devenir un succès commercial une fois que le public aura compris son utilité. Elle veut également que Carl comprenne que sa création a un avenir. Sur le chemin, elle résout de nombreux problèmes. Elle doit trouver du ligroine qui sert de carburant et que l'on ne trouve que chez l'apothicaire. Elle s'arrête donc à Wiesloch et va à la pharmacie. Un forgeron l'aide à réparer une chaîne. Les freins doivent également être réparés et, s'occupant de ce problème, elle invente les plaquettes de frein, afin d’améliorer sa sécurité et celle de ses enfants. Elle doit par ailleurs utiliser une longue épingle à chapeau pour nettoyer les tuyaux à carburant, qui sont obstrués, et isole un câble avec une jarretière. Elle quitte Mannheim à l'aube et atteint Pforzheim à la tombée du soleil. Elle informe son mari de son succès par télégramme. Elle reprend le volant le lendemain pour rentrer chez elle. »

 

JUNE MCCARROLL (1867-1954) : MÉDECIN AMERICAINE ET PIONNIÈRE DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Extrait : « Un jour de 1917, alors qu'elle est au volant, elle se fait sortir de la route par un camion. Elle se dit qu'avec une ligne de démarcation, ce ne serait jamais arrivé. Elle propose son idée aux autorités locales qui ne sont pas intéressées. Ce qui ne l'empêchera pas d'aller peindre une ligne sur un tronçon de route et lancer une campagne, épaulée par une association de femmes, pour étendre son initiative. Finalement les autorités californiennes en reprendront l'idée, l'inscriront dans la loi et traceront une ligne de démarcation sur 5600 km de routes. » On lui doit donc, la ligne centrale blanche.

 

FLORENCE LAWRENCE, (1886-1938) UNE STAR HOLLYWOODIENNE AUX MILLE VISAGES

Elle était une star de cinéma très populaire, parfois excentrique mais surtout une passionnée d’automobile. Grâce à son succès, elle s’achète en 1913 sa première voiture, un objet rare et très cher à l’époque. Mais en conduisant elle s’aperçoit qu’il lui manque quelque chose. Elle développe alors le « bras de signalisation automatique », l’ancêtre de notre clignotant. En appuyant sur un bouton, un drapeau se soulevait ou s’abaissait sur le parechoc arrière indiquant le sens de rotation de la voiture. Elle met au point également un système de freinage fonctionnant sur le même principe : en appuyant sur un bouton un signe « STOP » apparaît sur le parechoc arrière. Mais elle ne déposera jamais les brevets et n’aura donc jamais la reconnaissance qu’elle aurait méritée. Comme sa maman, évoquée précédemment, Charlotte Bridgwood avec les premiers essuie-glaces électriques.

MARGARET WILCOX (1838-XXXX) UNE AMÉRICAINE QUI AVAIT FROID

Cette ingénieure américaine a inventé le premier chauffage de voiture en 1893 en utilisant l’air chaud du moteur.

MADEMOISELLE DOUMAYROU

On attribue à Mademoiselle Doumayrou le brevet du pare-brise, dit brise-vent, en juin 1892. Cet objet était considéré alors comme un objet de coquetterie bien féminin.

Voici donc l’histoire de quelques femmes audacieuses et persévérantes, à l’origine d’équipements automobiles tels que nous les connaissons aujourd’hui, mais qui à l’époque, étaient de véritables innovations. Elles étaient des pionnières et ont su montrer la voie de l’émancipation féminine à travers l’automobile. Nous ne conduirons donc plus jamais nos voitures sans penser à elles. N’est-ce pas ?

De nos jours de nombreuses femmes continuent de s’engager pour transmettre leur passion, à travers leur activité professionnelle et personnelle.

Retrouvons-nous très prochainement pour une prochaine communication autour des femmes dans l’automobile.

A très bientôt,
Amicalement,

Christie CHICHPORTICH
Présidente du Club Automobile Classique
christie.chichportich@sciencespo.fr

 

Je vous invite à regarder les vidéos tournées par Mercedes, mettant à l’honneur le voyage de Bertha Benz et toutes ses difficultés pour réaliser son périple.
https://www.youtube.com/watch?v=JBL_G-C51Dk,
https://www.youtube.com/watch?v=vsGrFYD5Nfs
Je vous recommande également de voir cette vidéo sur  Florence Lawrence : https://www.youtube.com/watch?v=OOuDt50Oov4

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