Chères et chers Alumnis,
A la suite du rapport de l’Inspection générale de l’enseignement supérieur, Frédéric Mion a choisi de démissionner de ses fonctions d’administrateur de la Fondation Nationale des Sciences Politiques et de directeur de Sciences Po. Au cours de ces huit années passées à la tête de l’Institut d’études politiques de Paris, Frédéric Mion a œuvré au développement et au rayonnement de l’établissement ainsi qu’à la qualité des relations entre le « 27 rue Saint-Guillaume » et son association d’anciens, jusqu’à ce que, pour reprendre ses propres termes, des « erreurs de jugement » et des « incohérences » dans le traitement de l’affaire Duhamel, ne le contraignent à la démission. Ce départ, au milieu de l’année universitaire et dans le contexte difficile d’un enseignement à distance, est un défi de plus pour l’institution.
Bénédicte Durand, directrice talentueuse et respectée de la formation initiale, a été nommée administratrice provisoire de l’Institut d’Etudes Politiques. Du côté de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, comme vous le savez, Louis Schweitzer exerce depuis plusieurs semaines déjà la fonction de président par intérim, avec le sens des responsabilités qui est le sien. Dans les tout prochains mois, les titulaires définitifs de ces fonctions seront choisis et l’exécutif de Sciences Po sera en ordre de bataille pour de nouveaux mandats. Il devra recréer un lien de confiance avec les acteurs privés et publics qui sont les plus fidèles soutiens de Sciences Po comme institution libre et indépendante, et être capable de redresser l’image de notre maison qui ne peut être ramenée, comme c’est trop souvent le cas en ce moment, à une institution couvrant des pratiques condamnables de ses enseignants, de ses étudiants ou de son personnel. Nous ne méritons ni les excès d’honneur du passé, ni l’indignité du présent.
Je suis sûr que Sciences Po saura réagir, choisir les hommes et les femmes capables de tirer les leçons de la crise, d’incarner le meilleur des valeurs de la maison, de renforcer ses dispositifs de déontologie et de lutte contre les violences sexuelles et de retrouver les voies d’une institution sereine, attentive à la communauté étudiante et à la qualité des personnes qui l’encadrent et l’accompagnent.
Ayons confiance dans cette institution qui fêtera, en 2022, ses 150 ans et honorera la promesse de son fondateur, Emile Boutmy, de former des esprits libres, ouverts, respectueux les uns des autres et capables de comprendre le monde et de le transformer.
Pascal Perrineau
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