Résultats du concours d'histoires courtes entre Alumni

Image dans l'illustration : Image by Pexels from Pixabay

Il est temps d’annoncer les résultats du concours d’histoires courtes entre Alumni !

Les trois histoires primées :

• Un poème sans titre, de Loqmane Jamil (2013).
  
• L'amour extrême, texte de Pierre de Montalembert d'Esse (2006).
  
• Social Register, texte d’Emmanuel Cordié (1985).

Toutes nos félicitations aux lauréats, désignés par un jury qui a travaillé en deux temps, sur des textes anonymisés pour le choix final.

Dans ces trois cas, le jury a apprécié la progression des tensions, tragique dans le premier choix et dramatique dans le deuxième choix, puis celle de l'ironie teintée d'humour grinçant dans le troisième. Elles lui sont apparues très bien maîtrisées, tout comme les qualités stylistiques.

Cela fait de ces trois textes trois méprises involontairement complémentaires, pour un palmarès qui nous offre des œuvres qui ont du sens, grâce à un réel et talentueux travail.

Les lauréats ont remporté une place gratuite à la garden-party du 16 juin, qui avait pour thème les arts. C’est donc ce jour-là que vous avez pu découvrir leurs textes : vous avez pu les imprimer sur place, dans un « diffuseur d’histoires courtes » placé dans l’espace Littérature de la soirée.

Vous pouvez également les trouver de manière aléatoire, parmi les textes de 3 et 5 minutes des étudiants, à l’adresse https://sciencespo.short-edition.com/. Si vous préférez en lire directement un en particulier... les liens directs sont ci-dessus, sur le titre de chaque texte.

Un petit rappel des modalités

Rappelez-vous. Le 1er mars dernier, vous avez été invités à imaginer un texte qui devait commencer par cette phrase : « Cette méprise allait me poursuivre longtemps ».

Le concours était ouvert dans trois catégories, définies selon le temps de lecture des textes : une, trois ou cinq minutes.

Le premier jury a sélectionné une partie des textes. Cette phase ne pouvait pas être anonyme, le simple fait d’aller télécharger les textes sur l’interface obligeant à voir le nom de l’auteur.

Le deuxième jury a élu les lauréats parmi les textes transmis par le premier. Cette phase a pu être anonyme, l’a été, ce qui nous a réservé la surprise d’un palmarès entièrement masculin.

Les textes reçus

Nous avons reçu des textes aussi différents que possible, dans des registres allant de l’humour à la contemplation, et des formes allant de la nouvelle à chute à la poésie. La tâche du jury n’en a pas été facilitée, c’est certain.

La parité de la participation était parfaite.

Les lauréats

Le jury n’a pas retenu le critère des catégories (un, trois et cinq minutes) pour faire son choix, mais il s’est basé uniquement sur ses préférences. Plus de détails sur les trois textes retenus, pour vous faire patienter avant de les découvrir le 16 juin :

Dans la catégorie « 3 minutes », le premier prix va à un poème sans titre, de Loqmane Jamil (2013).

La méprise ? Elle découle de ce vers, « Voyez-vous, j'étais jeune et j'avais du talent… ». Vous vous en doutez, il y a un « mais », développé en vers qui sont un cri d’amour à une mère disparue.

Le jury l’a trouvé à la fois émouvant et poignant, remarquablement rythmé et écrit, et actualisant d'une manière originale (par le tragique du regret et des lamentations d'un jeune homme peu avisé ou négligent qui n'a pu assister aux dernières semaines de sa mère) le Demain dès l'aube des Contemplations de Victor Hugo, filiation d'ailleurs élégamment mentionnée.

Dans cette même catégorie, le deuxième prix va à Amour extrême, texte de Pierre de Montalembert d'Esse (2006).

La méprise ? L’incipit nous l’annonce : « Cette méprise allait me poursuivre longtemps. J’avais voulu fêter son anniversaire et je lui avais offert une gaffe. »

Le jury y a vu le symbole d'une rencontre rapidement transformée en une passion qui se brise sur l'écueil d'un malentendu ou plutôt d'un non-dit. Le drame, après la sidération, laisse des regrets plus que des implorations.

Enfin, dans la catégorie des nouvelles de cinq minutes, le prix va à Social Register, d’Emmanuel Cordié (1985).

La méprise ? Elle commence d’une manière toute simple : « J’avais bien vu son œil se tourner vers moi lorsque j’avais débité ce que je pensais être une plaisanterie pleine d’esprit. »

Le jury a vu dans ce texte la parfaite évocation de l'hypocrisie, mais aussi du cynisme d'une réussite sociale ayant reposé sur un quiproquo ici finalement positif pour tous les protagonistes.