Fidélité. S’il est une qualité qui personnifie la carrière et la vie de Patrick Devedjian, c’est celle-là. Fidèle, il le fut tout au long de sa vie au peuple arménien, à la patrie qui avait accueilli son père la France, à sa religion arménienne catholique, à son idéal politique le gaullisme, à sa famille sa femme Sophie rencontrée à Sciences po et ses quatre fils et à ses amis de l’IEP dont j’ai l’honneur d’avoir été.
Fidèle ne signifie ni obstiné, ni sectaire. Patrick avait cru pouvoir assimiler le sort des pied-noirs chassés d’Algérie à celui des Arméniens victimes du génocide turc ce qui l’amena à rejoindre le mouvement « Occident » jusqu’au jour où Sciences po lui donna l’occasion de rencontrer Raymond Aron. En un temps où la vulgate des cercles germanopratins se résumait à « mieux vaut avoir tort avec Sartre que raison avec Aron », il participa à la fondation de la revue « Contrepoint » à laquelle a succédé « Commentaire » toujours vivant.
Fidèle aux avatars du mouvement gaulliste mais assez courageux quand il accéda, entre deux postes ministériels, à la présidence du département des Hauts de Seine pour y faire le ménage et affronter l’alliance Balkany-Sarkozy. Patrick Devedjian représentait ce qu’il y avait de plus droit dans la politique.
Dominique Bromberger
Journaliste (promo 65)
Avocat de profession, Patrick Devedjian était né le 26 août 1944 à Fontainebleau, en Seine-et-Marne. Patrick Devedjian (LR) présidait le conseil départemental depuis 2007 après avoir été élu conseiller départemental à partir de 2004. Il a également été maire d'Antony de 1983 à 2002, député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine de 1986 à 2017. Élu de droite, il a été porte-parole du RPR de 1999 à 2001, puis secrétaire général de l'UMP de 2007 à 2008. Il a été emporté par le coronavirus à l'hôpital d'Antony, dans la nuit du 28 mars 2020, à l'âge 75 ans.
Commentaires0
Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire
Articles suggérés