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Compte-rendu de la dégustation du 24 février 2017 - Chablis "Domaine Long-Depaquit"

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Sciences Po Millésimes

Entités

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24/02/2017

Compte-rendu de la dégustation “Chablis – Domaine Long-Depaquit”

Caves Legrand
2 rue de la Banque - 75002 Paris
Vendredi 24 février 2017 à 20h00

 

Pour ce retour aux Caves Legrand, l’une des institutions parisiennes pour les amateurs de vins, quel meilleur choix que celui d’une autre institution, le Domaine Long-Depaquit, l’un des grands noms d’une appellation emblématique, le Chablis ?

 

Grâce à la complicité du régisseur, Matthieu Mangenot, le programme de cette soirée a pris la forme d’un grand crescendo, au cours duquel nous avons pu découvrir un éventail riche et particulièrement instructif de ce terroir, depuis l’appellation « Village » jusqu’aux Grands Crus, en passant par les 1ers Crus.

 

La première partie de la dégustation est une horizontale du dernier millésime disponible, le 2015. Une année globalement chaude et sèche, qui a permis une production de qualité, sur des notes plus rondes, plus riches, plus « gouleyantes » que la tension caractéristique des millésimes en général plus frais.

 

La première bouteille est le Chablis « Village ». Témoin de cette année marquée, le nez est plutôt fruité, et d’un fruit peut-être plus jaune que blanc, même s’il ne s’agit pas d’un fruit mûr. La bouche est plus fraîche toutefois, la rondeur ne recouvrant pas totalement la structure de pomme et de poire, un peu saline. On est ici sur une bouteille d’apéritif, ou pour accompagner un poisson blanc léger.

 

La deuxième bouteille est le 1er Cru Les Lys. Le changement de registre est ici notable. Le terroir, plus qualitatif, présente la particularité d’être sur une exposition nord. Lieu de vendanges plus tardives, de maturations plus lentes, la parcelle offre un vin plus fermé au nez (moins en bouche), plus froid, centré sur le végétal, les fleurs blanches. Avec tout de même, année oblige, une petite pointe de coing. Un vin souvent recherché pour accompagner les poissons crus ou marinés.

 

Nouvelle rupture avec la troisième bouteille, celle du 1er Cru Les Vaillons. On revient sur une parcelle d’exposition classique des 1ers Crus, vers le sud. On retrouve l’ouverture, l’opulence, l’aisance aperçue sur le « Village », mais ici beaucoup plus prononcée. Point important, on aborde avec cette cuvée un vieillissement (très partiel : 10 %) en fûts, et non plus seulement en cuves. Le fruit blanc est présent, mais avec puissance, boisé, voire fumé. Et avec une toute petite pointe de vanille. L’accord serait ici sur un poisson en sauce.

 

Les deux bouteilles qui suivent sont dans la continuité, en poussant ces arômes dans des vins encore plus structurés, plus pleins, sans se départir pourtant de leur vivacité. Les Vaucopins d’abord, un 1er Cru dont l’exposition très solaire lui permet de développer les qualités d’une cuvée d’introduction aux Grands Crus, comme Les Blanchots, sur lequel nous enchaînons. Il s’agit là davantage de questions de degrés et de nuances que de natures différentes. Il parle, en accord, de viandes blanches, de morilles.

 

Le Grand Cru Les Clos nous permet de prolonger la dégustation en remontant cette fois-ci d’un cran, sur le millésime 2014. Eté maussade mais septembre chaud. Les arômes sont bien développés, et on retrouve la structure boisée, mais évoluant cette fois plus en direction de l’épicé, un peu poivré, sur un fond d’agrumes, entre citron et pamplemousse.

 

Néanmoins, le clou de la dégustation, sera bien évidemment le magnum du Grand Cru La Moutonne – Monopole, en 2006. On reconnaît souvent un très grand vin à sa capacité à vous saisir à la première respiration. A différentes reprises, au cours de nos évènements, nous avons eu la chance et le plaisir de vivre cette sensation. C’était le cas ce soir-là. Qualité du terroir, grand contenant et vieillissement significatif, tout concourait à ce que nous comprenions d’emblée que nous avions encore changé de catégorie. On est saisi par le mariage entre richesse et fluidité, la brioche toastée, les fruits à coque, du végétal mais saturé, qui s’expriment avec puissance mais sans se caricaturer.

 

Clairement, une bouteille qui marque. Et il faut remercier le Domaine d’avoir bien voulu la mettre à notre disposition.

 

Au repas qui suit deux Grands Crus, Les Clos et Les Preuses, en 2011, nous ramènent à la grande tradition d’une expression classique, plus minérale, acide, tendue, de l’appellation.

 

Merci à notre camarade Olivier, qui a permis la soirée !

 

  

Les vins dégustés

 

Chablis, Domaine Long-Depaquit 2015

Chablis 1er Cru, Les Lys, Domaine Long-Depaquit 2015

Chablis 1er Cru, Les Vaillons, Domaine Long-Depaquit 2015

Chablis 1er Cru, Les Vaucopins, Domaine Long-Depaquit 2015

Chablis Grand Cru, Les Blanchots, Domaine Long-Depaquit 2015

Chablis Grand Cru, Les Clos, Domaine Long-Depaquit 2014

Chablis Grand Cru, La Moutonne - Monopole, Domaine Long-Depaquit 2006

Chablis Grand Cru, Les Clos, Domaine Long-Depaquit 2011

Chablis Grand Cru, Les Preuses, Domaine Long-Depaquit 2011

 

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